Kingdomino (2016)
Oyez, Oyez, gentes dames, mes seigneurs, damoiselles et damoiseaux ! Venez quérir du pouvoir et conquérir de nobles terres pour devenir un seigneur ou une seigneuresse puissant(e) et respecté(e), à la tête d’un faste et fabuleux royaume (kingdom, en anglais) de dominos : votre Kingdomino !
Pour cela, il vous faudra faire des choix de placement judicieux et faire preuve de stratégie, tout en gardant un œil sur le royaume de vos adversaires afin de déjouer leurs plans, les empêcher de mener à bien leurs projets tout en favorisant les vôtres. Car souvenez vous : le pouvoir ne se partage pas, un seul peut le détenir ! Serez vous le/la prochain(e) puissant(e) souverain(e) en ces terres ?
Une boîte pour les dominos dominer tous….
Ne croyez pas que les plus beaux trésors soient toujours dans les plus beaux écrins ! Ici, la boîte carrée de taille moyenne et colorée pourrait faire pâle figure à côté d’un splendide coffre médiéval, quant au graphisme quelque peu enfantin, il pourrait laisser à penser que ce jeu ne se destine qu’à de très jeunes enfançons…
Fichtre de toutes ces peccadilles, il n’en est rien ! Soyons valeureux et courageux et ouvrons donc la boîte de jeu… A l’intérieur se trouve un livret de règles, 4 petites tuiles de départ (pour poser votre château), 4 châteaux en 3D (1 rose, 1 jaune, 1 vert, 1 bleu), 48 dominos double-face (une face paysage / une face chiffrée), ainsi que 8 meeples roi en bois aux couleurs des châteaux (2 de chaque couleur). Le matériel est plutôt beau et de bonne qualité, et les règles quant à elles ne s’apparentent pas à un grimoire de mage mais permettent de rapidement cerner le but du jeu, sa mise en place, le principe d’un tour de jeu et le plus important : comment finir et surtout vaincre !
Le roi/la reine des dominos, c’est moi… ou pas !
Avant de prétendre à devenir le nouveau souverain/la nouvelle souveraine, il va vous falloir comprendre et maîtriser le jeu. Ici, il s’agit d’un mélange de pose de tuiles domino, avec un soupçon de stratégie, de réflexion, d’anticipation, de fourberie aussi.
Avant de commencer une partie, chaque joueur s’empare d’une tuile de départ (carrée), place dessus le château de sa couleur, puis prend un pion roi de la même couleur. Dans le cas d’une partie à deux joueurs seulement, chacun prend deux pions roi de couleur identique à celle de son château. Ensuite, on mélange les tuiles domino, on les replace dans la boîte dans l’emplacement prévu à cet effet, de façon à toujours ne voir que le côté chiffré. A 4 joueurs, on joue avec toutes les tuiles domino ; il faut en retirer 12 aléatoirement à 3 joueurs, et 24 à 2 joueurs.
La partie peut alors commencer, et elle débute par une phase préliminaire de draft, qui va mettre son petit grain de sel dans le déroulement du jeu.
- Tout d’abord, on commence par piocher et poser devant la boîte, face chiffrée visible et en ordre croissant, autant de tuiles domino que de rois en jeu (soit 3 tuiles à 3 joueurs, et 4 tuiles à 2 ou 4 joueurs). Ensuite, les tuiles sont retournées pour que leur face paysage soit visible.
- Vient ensuite la phase de draft (qui est une façon de distribuer les dominos avec un biais de sélection ordonnée… vous allez comprendre juste après) à proprement parler : on tire au sort les pions roi (le hasard peut être plus ou moins honnête, à vous de voir…), et lorsque le roi d’un joueur apparaît, il le pose sur la tuile de son choix. Le dernier joueur se voit imposer le domino restant.
- Lorsque toutes les tuiles ont été sélectionnées, on pioche à nouveau une série de dominos pour former une nouvelle ligne à côté de la première, de la même façon que dans l’étape 1.
Après cette phase de draft, on passe au tour de jeu. Le joueur dont le roi est situé sur la tuile la plus proche de la boîte commence et effectue 2 actions : il ajoute son domino à son royaume (la tuile doit se connecter avec un domino en faisant correspondre au moins 1 territoire, sauf pour la tuile carrée de départ qui est neutre et se connecte avec tout). S’il n’est pas possible de jouer la tuile, elle est défaussée et ne sera pas remplacée.
Une fois le domino placé, le joueur effectue sa seconde action en posant son meeple roi sur une tuile disponible dans la ligne nouvellement créée. Ce tour de jeu est le même pour chaque joueur et se répète ainsi jusqu’à épuisement de la pioche de tuiles domino, signifiant la fin de la partie.
Attention votre royaume devra tenir dans un espace de 5×5 cases (sachant qu’un domino est constitué de 2 cases). Votre quête de grandeur devra se contenir à cette restriction, alors oubliez les étendues de terres à perte de vue !
Des dominos, OK, mais comment on domine ?
Très rapidement, vous allez comprendre l’intérêt de certains terrains et l’importance des connexions. En effet, vous remarquerez que certaines tuiles domino comportent des couronnes (de 1 à 3). Ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’un joli effet graphique pour agrémenter les tuiles, non, non, mais bien de la clé de votre réussite ! Car à la fin de la partie, lorsque vient le temps des comptes, ces couronnes feront votre succès ou votre échec.
En effet, lorsque vous connectez vos tuiles domino, les cases de même nature forment des territoires (forêt, champs, mer, mine, etc.). Chaque territoire vous rapportera autant de points que le nombre de cases qui le composent, multiplié par le nombre de couronnes présentes dans ce territoire (de 1 à 3). Si par mégarde votre immense domaine comporte 10 cases mais pas de couronne, il ne vaut… rien… 0… nada !
Ainsi chaque territoire sera comptabilisé et l’ensemble du royaume de 5×5 cases donnera un nombre de points total. Pour être victorieux/victorieuse, il vous faudra être celui/celle ayant le plus de points, tout simplement !
Les damoiselles et damoiseaux auront tôt fait de comprendre que mieux vaut choisir des tuiles domino avec des couronnes quitte à avoir un territoire plus réduit, que de vouloir toutes les tuiles d’un même domaine qui ne rapporterait rien, tout comme ils comprendront l’importance du choix des dominos permettant de pouvoir jouer en premier au tour suivant, afin de pouvoir mettre la main sur les tuiles les plus intéressantes.
Quand aux gentes dames et aux beaux seigneurs, ils seront ravis de se mesurer aux plus jeunes dans une joute qui permet de prendre des décisions stratégiques : agrandir son royaume, son prestige, sa puissance, mais aussi tenter de déjouer les projets des autres en choisissant judicieusement les tuiles domino… Méfiez-vous toutefois, car les plus jeunes sont parfois les plus fourbes ! Et s’ils se font détrousser assez aisément les premières parties, ils parviennent généralement à rapidement élaborer et mettre en place leurs stratégies… La victoire ne sera pas toujours si facile face à eux !
Kingdomino : l'avis des Aventures Ludiques
Kingdomino est un petit jeu intelligent, addictif, aux règles aisées à maîtriser et à retenir. La boîte de taille moyenne permet aussi de pouvoir l’emmener facilement avec soi en voyage, même dans les contrées les plus reculées et inhospitalières… Les parties peuvent s’enchaîner rapidement, avec toujours autant de plaisir (de revanche, de plus grandes conquêtes, de sabotage de réussite des adversaires, à vous de voir…).
Autour de la table, toute la famille peut s’amuser, ensemble. La boîte indique 8 ans, et pour le côté stratégique et fourberie, effectivement 8 ans est un âge adapté ! Mais il est tout à fait possible de faire jouer un enfant dès 6 ans, en l’accompagnant un peu lors des premières parties afin qu’il puisse bien saisir les mécaniques du jeu. Au passage, pour les plus jeunes enfants, sachez que pour les aider à se repérer dans l’espace, il existe des tapis de jeu Kingdomino représentant des carrés de 5×5 cases. Ou plus simplement, vous pouvez laissez votre âme d’artiste médiéval créer un support adapté à votre/vos enfant(s), voir le créer avec eux…
Kingdomino est donc un jeu de société familial, parfaitement capable de réunir autour d’une même table une fratrie d’âges assez différents, les parents, et même les grand-parents ! Le plaisir de rejouer vous mènera sur le chemin de nombreuses parties, jalonnées de valeureuses victoires et de défaites mémorables. Et une fois les damoiselles et damoiseaux au lit, pourquoi ne pas vous laissez tenter par une partie à deux entre gente dame et beau seigneur ? Stratégie et fourberie domineront et vous permettront d’assoir votre royale position une bonne fois pour toute… quoique, royaume acquis ne dure pas toujours…
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