PSN en panne : quand le tout-numérique nous prive de nos propres jeux (même solo)

Le grand blackout PlayStation : une piqûre de rappel sur la fragilité de nos collections de jeux
Publié le 16 février 2025

Un week-end sans PlayStation Network, c’est un peu comme une console sans manette : frustrant, inattendu, et surtout révélateur d’un problème plus profond : à qui appartiennent vraiment nos jeux ?

Le numérique a bouleversé notre façon de consommer le jeu vidéo. Plus rapides, plus pratiques, les achats dématérialisés et les abonnements à des services de catalogues de jeux comme le PS Plus sont devenus la norme, avec leurs avantages… et leurs inconvénients. Le week-end dernier, le PlayStation Network a connu une panne de près de 22 heures, l’une des plus longues interruptions non planifiées pour un réseau de jeu majeur de l’histoire récente. Cet incident a empêché les joueurs de jouer à de nombreux titres, y compris en solo. Retour sur une coupure qui a transformé une simple soirée gaming en réflexion sur l’avenir de la possession des jeux vidéo.

Exclusivites PlayStation

Crédit image : Sony

Pas de PSN, pas de jeu online

Enthousiaste à l’idée de tester la la bêta de Monster Hunter Wilds, j’ai allumé ma PS5 samedi après-midi, prêt à traquer des créatures gigantesques et à affûter mes lames avec mes coéquipiers en ligne. Mais à peine arrivé sur l’écran d’accueil, une mauvaise surprise m’attendait : impossible de me connecter aux serveurs. Pensant d’abord à un problème de réseau de mon côté, j’ai tenté un redémarrage… en vain. Le verdict est tombé après un rapide coup d’œil sur les réseaux sociaux : le PlayStation Network était en panne générale.

Bon, pas de chasse aux monstres cette fois-ci. Et pas de jeu multijoueur tout court : les titres comme Fortnite ou Marvel Rivals sont également inaccessibles, même s’ils ne requièrent pas un abonnement au PS Plus. Qu’à cela ne tienne, je décide de me rabattre sur un jeu solo. Après tout, une panne de serveurs ne devrait pas m’empêcher de profiter d’un bon mode histoire… ou du moins, c’est ce que je croyais.

Même le solo est affecté

Déçu, je me suis tourné vers Bloodborne, que je n’avais pas encore eu l’occasion de finir. Et là, surprise  un message m’indique que je ne peux pas me connecter à internet pour vérifier ma licence. Eh oui, certains jeux comme les titres de Froom Software imposent une connexion obligatoire à internet – et donc au PSN -pour pouvoir se lancer, même si on ne compte profiter que du jeu en solo.

J’ai finalement renoncé à jouer à un jeu PS5 ce samedi-là, et je suis sûr que je n’étais pas le seul. Je n’ai même pas eu à faire face aux problèmes plus importants, comme ceux rencontrés par les joueurs qui partagent leur compte PlayStation, et qui eux ont été dans l’impossibilité de lancer le moindre jeu. Même chose pour ceux qui jouent en remote sur le PlayStation Portal. Pour moi, ce fut un inconvénient mineur, quoique très irritant, mais j’ai été surpris de constater combien de mes jeux étaient devenus injouables sans connexion en ligne.

Vers une prise de conscience nécessaire

Ce week-end a servi de rappel brutal : dans un monde ultra-connecté, une simple panne peut suffire à nous priver de notre passe-temps favori. Ce n’était qu’une coupure temporaire, mais elle en dit long sur l’avenir incertain du jeu vidéo. L’essor du tout numérique nous a apporté de nombreux avantages, mais aussi une dépendance grandissante aux infrastructures en ligne. La promesse de pouvoir accéder à ses jeux n’importe où et n’importe quand repose sur une condition souvent sous-estimée : celle d’une connexion stable et d’un réseau fonctionnel. Or, lorsque ces éléments font défaut, nous nous retrouvons face à une réalité troublante : l’accès à nos propres jeux n’est pas garanti.

Cet incident soulève une question essentielle : possédons-nous réellement les jeux que nous achetons ? Dans l’ère du physique, insérer un disque suffisait pour jouer. Aujourd’hui, même les jeux installés localement peuvent exiger une authentification en ligne, rendant les joueurs vulnérables aux pannes de serveurs ou aux décisions des éditeurs. Le cas de certains jeux retirés des catalogues numériques ou rendus inaccessibles après la fermeture des serveurs est un signal d’alarme supplémentaire.

Si une simple panne de 22 heures a suffi à immobiliser des millions de joueurs, qu’en sera-t-il dans plusieurs années, lorsque certaines plateformes fermeront définitivement ? La question de la préservation des jeux vidéo devient plus pressante que jamais, et le débat sur la nécessité d’un accès hors ligne renforcé mérite d’être posé. Le confort du numérique est indéniable, mais ce week-end a rappelé une chose : tant que nous ne pourrons pas jouer à nos jeux sans dépendre d’une connexion, nous ne les possédons pas vraiment.

Author Image
Par Alex
Rédacteur en chef
Alex a découvert le jeu vidéo avec le premier Mario Bros sur NES, et depuis, la passion ne l’a plus quitté. En tant que rédacteur en chef, il veille à la qualité éditoriale du site, garantissant une expérience de lecture enrichissante pour tous les visiteurs.

Actualités récentes

The Last of Us part 3
Ces mots troublants du créateur de The Last of Us sème le doute sur l’avenir de la saga
Beta Program PlayStation
PlayStation : ce tout nouveau programme permet de tester des jeux en avant première
Nouveau gameplay The Last of Us
Un nouveau gameplay pour The Last of Us, les fans sont conquis !